La Luna

26 août: Luna

    Dans ma famille d’accueil, je fais la connaissance d’une des figures principales de mon échange: Luna, Luni, la magnifique gata negra de ma nouvelle maison. Je ne considère pas ça comme un porte malheur, loin de là. Pour moi, c’est signe de bonheur. Ce sont nos croyances qui ont du pouvoir. Alors autant qu’elles soient bienveillantes. 

    C’est elle qui me réveille en ronronnant sur mon lit le matin de mon premier jour à Talca, après s’être faufilée à travers ma porte male fermée. Ce jour là je ne me doute pas que cela va devenir une routine et que mon lit va vite se transformer en un des quartiers généraux des siestes de Madame. 

Elle m’observe fixement. Ses grands yeux jaunes clignent avec nonchalance, lentement, malicieusement. C’est un bel accueil tout en caresses, et c’est comme un puzzle qui se complète désormais. 

Avant le Chili, nombreux sont les chats noirs que j’apercevais au loin, furtivement, juste avant le coin d’une rue. Les synchronicités sont multiples: la broche en forme de lune dans mes cheveux, ma ville d’origine: le port de la Lune...Comme une prémonition, l’annonce de La Luna, de mon chat noir...qui m’adopte presque instantanément. Comme le dit ma mère d’accueil: c’est sûrement parce que comme elle, et comme les femmes de cette famille, j’ai une part de sorcière en moi: influencée par la lune.