Le bus

25 août 2019: Le bus

    Si il y a quelque chose que je retiens du troisième jour, c’est le trac. Un gros trac. C’était la fin de la semaine, dimanche, dernier jour avec les autres étudiants (certains que je ne reverrais que quatre mois plus tard), premier jour avec notre famille d’accueil. 

    On a tous été embarqué dans des bus, direction San Bernardo, à une heure de là, où nos nouveaux parents nous attendaient. Une fois là bas, les bus ont marqué une pause: il fallait que tous les parents arrivent avant que nous descendions. Nous, à l’intérieur, on était tous debout, la tension et l’excitation était palpable. On parlait tous en même temps, “moi mon père est comme ci, moi ma mère est comme ça, j’ai tant de frères et soeurs, je vis dans un palace avec piscine, moi je sais pas, j’en ai aucune idée, je les ai jamais vus, je les connais pas…”

    On est enfin tous descendu, troupeau soudain silencieux et pas très confiants. On nous a mené dans une grande salle, dont le mur du fond n’était qu’un rideau. Un rideau rouge de velours, digne du Grand Théâtre bordelais. Derrière, on pouvait percevoir des chuchotements vifs, des bribes de conversation qu’on se presse d’achever avant le début du spectacle. Un discours, soudain: “Señores, señoras…(confus) uno, dos, tres…” Et puis les voilà toutes, derrière le rideau qui se lève, brandissant de grands panneaux de bienvenue, panneaux de signalisation pour nous, voyageurs déboussolés, vers eux: nos familles inconnues.

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